Sur les salons du tourisme B2C fleurissent coachs voyages, mais surtout blogueurs. Une présence qui fait grincer des dents parmi les agents de voyages... Ici, l'édition 2019 de Tourissima Lille - DR : Comexposium
La discorde ne date pas d'hier.
Entre agences de voyages et apporteurs d'affaires, l'entente n'est toujours pas au beau fixe.
Pourtant, depuis quelques années, de nombreux groupes ont ouvert leurs portes à ces intermédiaires du voyage : TUI, Thomas Cook, Marco Vasco ou encore Univairmer recrutent des agents indépendants.
Chacun avec ses critères : certains exigent que ces « ambassadeurs » de la marque ou « coach voyage » disposent d'une immatriculation auprès d'Atout France, tandis que d'autres demandent simplement un statut d’auto-entrepreneur.
LIRE AUSSI : Thomas Cook, TUI, Univairmer, Marco Vasco.... la grande drague des travailleurs indépendants
De leur côté, les instances du tourisme ne se disent pas « fermées » au phénomène.
« Il faut simplement regarder la réglementation en vigueur, nous précise Valérie Boned, secrétaire générale des Entreprises du Voyage (EdV).
Soit on participe à la commercialisation du voyage, et dans ce cas là, le nouveau Code du Tourisme indique que "toute personne qui vend ou offre à la vente doit être immatriculée" ou bien, dans le cas d'un coach voyage, il faut regarder s'il encaisse uniquement une prestation pour le conseil. Dans ce cas-là, il n'y a pas de commercialisation pour nous ».
Mais comment savoir que le coach n'encaisse pas des commissions en mettant le client en lien avec ses prestataires ?
Entre agences de voyages et apporteurs d'affaires, l'entente n'est toujours pas au beau fixe.
Pourtant, depuis quelques années, de nombreux groupes ont ouvert leurs portes à ces intermédiaires du voyage : TUI, Thomas Cook, Marco Vasco ou encore Univairmer recrutent des agents indépendants.
Chacun avec ses critères : certains exigent que ces « ambassadeurs » de la marque ou « coach voyage » disposent d'une immatriculation auprès d'Atout France, tandis que d'autres demandent simplement un statut d’auto-entrepreneur.
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De leur côté, les instances du tourisme ne se disent pas « fermées » au phénomène.
« Il faut simplement regarder la réglementation en vigueur, nous précise Valérie Boned, secrétaire générale des Entreprises du Voyage (EdV).
Soit on participe à la commercialisation du voyage, et dans ce cas là, le nouveau Code du Tourisme indique que "toute personne qui vend ou offre à la vente doit être immatriculée" ou bien, dans le cas d'un coach voyage, il faut regarder s'il encaisse uniquement une prestation pour le conseil. Dans ce cas-là, il n'y a pas de commercialisation pour nous ».
Mais comment savoir que le coach n'encaisse pas des commissions en mettant le client en lien avec ses prestataires ?
Les coachs sur les salons B2C : une présence qui dérange...
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C'est ce que dénoncent des agents de voyages.
« Certains coachs voyages demandent à leurs clients de réserver uniquement en suivant les liens qu'ils leur envoient. Ainsi, ils peuvent toucher une rétro-commission », souligne un agent de voyages membre du groupe Facebook Collectif de Défense des Métiers du Voyage (CDMV).
Autre point de tension : les salons du tourisme ouverts au grand public. « Sur Tourissima à Lille, les coachs voyages et les blogueurs partageaient le même pan de mur que l'APST, s'étonne un commercial groupes.
Pourtant, ça n'avait pas l'air de déranger les institutionnels... ».
Mais ce qui énerve le plus ce professionnel du tourisme, c'est lorsque ce couple est venu le voir pour se renseigner sur son voyage au Japon. « Ils ne voulaient pas que je leur réserve les vols, ni les excursions, seulement les hébergements. Ils étaient âgés, ne parlaient ni anglais, ni japonais.
Mais ils m'assuraient qu'ils pouvaient se débrouiller seuls sur place. Et oui, ils venaient de parler avec un blogueur qui leur avait raconté que le Japon c'était facile et qu'il pouvait leur proposer des prestations s'ils le voulaient ! ».
Une situation qui étonne Marianne Chandernagor, la directrice du salon Tourissima. « Cela fait dix ans que nous invitons des blogueurs sur nos salons et nous n'avons jamais eu aucune remontée en ce sens, précise-t-elle.
Il y a 4 ans, nous avons modifié notre dossier de participation au salon, en partenariat avec l'APST et les EdV, en ajoutant un règlement particulier dans nos CGV pour les agences de voyages, qui précise aux acteurs non-immatriculés qu'ils peuvent participer au salon, faire la promotion de leurs produits, mais pas vendre sur le salon ».
Idem pour le salon Directravel, dont les deux tiers des participants ne sont pas immatriculés en France.
« Ils disposent de toutes les garanties dans leur pays d'établissement et n'ont pas le droit de faire de vente directe sur le salon », indique Christophe Sentuc, son organisateur.
De leur côté, EDV et APST multiplient les campagnes de communication pour informer le grand public de l'intérêt de passer par un professionnel immatriculé.
Mais si nos institutionnels et les organisateurs de salons veillent au grain, difficile pour eux de contrôler totalement ce qu'échangent les exposants avec les visiteurs.
« Certains coachs voyages demandent à leurs clients de réserver uniquement en suivant les liens qu'ils leur envoient. Ainsi, ils peuvent toucher une rétro-commission », souligne un agent de voyages membre du groupe Facebook Collectif de Défense des Métiers du Voyage (CDMV).
Autre point de tension : les salons du tourisme ouverts au grand public. « Sur Tourissima à Lille, les coachs voyages et les blogueurs partageaient le même pan de mur que l'APST, s'étonne un commercial groupes.
Pourtant, ça n'avait pas l'air de déranger les institutionnels... ».
Mais ce qui énerve le plus ce professionnel du tourisme, c'est lorsque ce couple est venu le voir pour se renseigner sur son voyage au Japon. « Ils ne voulaient pas que je leur réserve les vols, ni les excursions, seulement les hébergements. Ils étaient âgés, ne parlaient ni anglais, ni japonais.
Mais ils m'assuraient qu'ils pouvaient se débrouiller seuls sur place. Et oui, ils venaient de parler avec un blogueur qui leur avait raconté que le Japon c'était facile et qu'il pouvait leur proposer des prestations s'ils le voulaient ! ».
Une situation qui étonne Marianne Chandernagor, la directrice du salon Tourissima. « Cela fait dix ans que nous invitons des blogueurs sur nos salons et nous n'avons jamais eu aucune remontée en ce sens, précise-t-elle.
Il y a 4 ans, nous avons modifié notre dossier de participation au salon, en partenariat avec l'APST et les EdV, en ajoutant un règlement particulier dans nos CGV pour les agences de voyages, qui précise aux acteurs non-immatriculés qu'ils peuvent participer au salon, faire la promotion de leurs produits, mais pas vendre sur le salon ».
Idem pour le salon Directravel, dont les deux tiers des participants ne sont pas immatriculés en France.
« Ils disposent de toutes les garanties dans leur pays d'établissement et n'ont pas le droit de faire de vente directe sur le salon », indique Christophe Sentuc, son organisateur.
De leur côté, EDV et APST multiplient les campagnes de communication pour informer le grand public de l'intérêt de passer par un professionnel immatriculé.
Mais si nos institutionnels et les organisateurs de salons veillent au grain, difficile pour eux de contrôler totalement ce qu'échangent les exposants avec les visiteurs.
La partie visible de l'iceberg...
Et puis, il y a l'après-salon... « Nous ne sommes qu'une petite partie de l'iceberg, rappelle Marianne Chandernagor. On parle de nous parce que nous sommes visibles, nous sommes une vitrine, au même titre qu'une publicité dans un support media.
Mais la grosse activité de ces acteurs se trouve sur Internet et les réseaux sociaux.
Et je ne vois pas comment on pourrait légiférer sur Internet, d'autant que la désintermédiation est partout et que les consommateurs sont totalement déculpabilisés face à ce phénomène », ajoute-t-elle en toute transparence, soulignant au passage que peu de coachs voyage demandent à exposer sur les salons qu'elle dirige (Tourissima, Mahana Lyon, Salon Mondial du Tourisme et Destinations Nature).
Alors que faire ?
Le métier évolue et personne n'a encore réussi à remonter le temps...
Et puis tout n'est pas tout noir ou tout blanc. Certains coachs voyages et blogueurs s'immatriculent, d'autres se contentent de facturer le conseil. C'est d'ailleurs peut-être une piste pour les agents de voyages : pourquoi ne pas facturer le conseil ?
L'autre terrain sur lequel les coachs voyages sont très forts, c'est la communication. Le discours est toujours bien rôdé, à coup de « nous sommes moins chers qu'une agence de voyages car nous supprimons un intermédiaire ».
On peut les critiquer, mais pas sur leur capacité à être présents sur les réseaux sociaux, dans des groupes de passionnés de voyages, auxquels ils glissent des conseils, afin d'attirer de nouveaux clients.
Une autre piste pour les agents de voyages ?
Mais la grosse activité de ces acteurs se trouve sur Internet et les réseaux sociaux.
Et je ne vois pas comment on pourrait légiférer sur Internet, d'autant que la désintermédiation est partout et que les consommateurs sont totalement déculpabilisés face à ce phénomène », ajoute-t-elle en toute transparence, soulignant au passage que peu de coachs voyage demandent à exposer sur les salons qu'elle dirige (Tourissima, Mahana Lyon, Salon Mondial du Tourisme et Destinations Nature).
Alors que faire ?
Le métier évolue et personne n'a encore réussi à remonter le temps...
Et puis tout n'est pas tout noir ou tout blanc. Certains coachs voyages et blogueurs s'immatriculent, d'autres se contentent de facturer le conseil. C'est d'ailleurs peut-être une piste pour les agents de voyages : pourquoi ne pas facturer le conseil ?
L'autre terrain sur lequel les coachs voyages sont très forts, c'est la communication. Le discours est toujours bien rôdé, à coup de « nous sommes moins chers qu'une agence de voyages car nous supprimons un intermédiaire ».
On peut les critiquer, mais pas sur leur capacité à être présents sur les réseaux sociaux, dans des groupes de passionnés de voyages, auxquels ils glissent des conseils, afin d'attirer de nouveaux clients.
Une autre piste pour les agents de voyages ?